L’arthrose du poignet est une usure dégénérative de l’articulation, survenant plusieurs années après un traumatisme ou suite à une maladie. Le cartilage est la surface lisse de revêtement de l’os, il permet à l’articulation de bouger sans douleur. L’arthrose désigne la destruction de ce cartilage. Lorsque le cartilage disparait la surface de l’os affleure et le frottement des os les uns avec les autres entraîne une douleur, puis une déformation et une raideur du poignet.
Le poignet n’est pas une articulation portante (on ne porte pas le poids du corps sur cette articulation, contrairement aux hanches, genoux, cheville). L’arthrose du poignet primitive est donc exceptionnelle. Elle fait suite soit à une séquelle de fracture ou d’entorse, ou à une maladie rhumatismale (chondrocalcinose articulaire, polyarthrite rhumatoïde, goutte, maladie de Kienbock…).
Le traitement, dans un premier temps, est médical faisant appel aux traitements antalgiques et anti-inflammatoires, parfois à des infiltrations de l’articulation.
La chirurgie n’est envisagée qu’après échec du traitement médical : plusieurs solutions existent, en fonction du stade de l’arthrose et de votre demande fonctionnelle.
La résection de première rangée des os du carpe : le but de l’intervention est de remettre un cartilage sain de part et d’autre de l’articulation. L’intervention rend une certaine souplesse au poignet et surtout diminue voire supprime les douleurs. La résection de première rangée consiste à retirer les os du poignet qui sont abimés. Le poignet comporte 8 os centraux répartis en 2 rangées. Le chirurgien retire 3 petits os de la première rangée, le scaphoïde, le lunatum et le triquétrum, par une cicatrice au dos du poignet. L’espace ainsi laissé se comble naturellement par le calage du capitatum sous le radius, dont le cartilage est encore sain.
L’arthrodèse des 4 os : le but de l’intervention est d’éliminer le frottement entre radius et scaphoïde. L’intervention diminue voir supprime les douleurs. L’arthrodèse consiste à retirer les os du poignet qui sont abimés et à faire fusionner 4 os entre eux. Le poignet comporte 8 os centraux répartis en 2 rangées. Le chirurgien retire le scaphoïde, et fusionne le lunatum, le triquétrum, l’hamatum et le capitatum, par une cicatrice au dos du poignet. Les os sont maintenus les uns avec les autres avec une plaque et des vis. Cela diminue légèrement les mobilités du poignet, mais il n’est pas bloqué. Une greffe d’os est généralement réalisée, soit prélevée sur l’os adjacent (le radius) soit à distance au niveau du bassin (crête iliaque). Il est aussi possible d’utiliser de l’os de banque prélevé sur des donneurs sains afin de préserver le capital osseux.
La dénervation totale du poignet est une solution plus rapide qui ne traite pas la cause de la maladie mais la douleur. Le but de l’intervention chirurgicale est de supprimer les 10 petits nerfs qui donnent la sensibilité et la douleur au niveau de l’articulation du poignet. Les nerfs qui donnent la sensibilité de la peau du poignet et des doigts ne sont pas touchés. L’intervention diminue voire supprime les douleurs. Le chirurgien pratique trois incisions tout autour du poignet afin d’identifier et de supprimer ces petits nerfs. Le chirurgien ne touche pas à l’articulation, ce qui permet de garder la mobilité du poignet.
La prothèse de poignet : le but de l’intervention est de remplacer l’articulation abimée par une prothèse en métal ou en pyrocarbone. Cela redonne une certaine souplesse au poignet et surtout diminue voire supprime les douleurs. Le chirurgien réalise une incision longitudinale ou sinueuse. Puis il met en place une prothèse totale du poignet, avec deux composants, l’un fixé dans les métacarpiens, l’autre dans le radius. Les deux parties peuvent être impactées, ou scellées avec du ciment. Les deux parties pourront ensuite coulisser l’une par rapport à l’autre, permettant de recréer une nouvelle articulation et une mobilité dans celle-ci. Une prothèse en pyrocarbone peut également être utilisée, elle est interposée entre les os et ne nécessite pas de fixation.