C’est un blocage du doigt en flexion avec un ressaut plus ou moins douloureux quand on force pour ré-étendre le doigt. Aussi appelé doigt à ressort, il se manifeste surtout le matin au réveil où l’extension du doigt est parfois impossible. Il faut alors s’aider de l’autre main pour ré-étendre le doigt qui cède dans un claquement. Il arrive même que le doigt reste bloqué plusieurs jours en flexion, avant que le ressaut ne cède.
A l’inverse, il peut aussi se manifester par un gonflement des doigts avec difficultés à fléchir ou étendre les doigts, sans qu’il existe de ressaut net.
Ces tendons passent au niveau des phalanges sous 5 poulies annulaires afin de plaquer les tendons sur les doigts et éviter l’effet corde de l’arc lors de la mise en flexion des doigts. Il existe normalement un espace suffisant pour que les deux tendons (un seul pour le pouce) coulissement facilement dans cette gaine.
Afin d’améliorer le glissement des tendons sous les poulies, les tendons sont engainés dans une membrane qui produit un peu de liquide lubrifiant.
On parle de gaine synoviale car elle contient du liquide synovial.
Le doigt à ressaut est provoqué par un gonflement (= ténosynovite) des tendons fléchisseurs qui coulissent difficilement dans le canal.
Le tendon peut former une boule (un nodule) qui bloque sous la poulie lors de la flexion du doigt et se retrouve coincé sous la première poulie (poulie A1). Il faut alors un effort pour vaincre ce blocage.
On pare alors de ténosynovite nodulaire des tendons fléchisseurs. C’est l’appellation médicale du doigt à ressaut.
Suite à un effort physique répété en flexion des doigts, les tendons fléchisseurs vont augmenter de volume. Parfois il n’est pas retrouvé de facteur déclenchant.
Le gonflement du doigt est favorisé par un travail manuel lourd, une maladie (diabète, polyarthrite rhumatoïde, amylose chez le dialysé rénal) ou plus souvent par une simple usure du tendon avec le vieillissement des structures de la main.
Dans les formes débutantes ou peu douloureuses ; on peut débuter par un traitement médical. Celui-ci associe repos (arrêt de travail si profession manuelle lourde) et infiltration de corticoïdes.
Cela permet de diminuer l’inflammation des tendons, de diminuer le volume du tendon pour qu’il coulisse à nouveau sans blocage sous les poulies.
L’infiltration est idéalement réalisée sous échographie afin d’injecter précisément le produit dans la corde tendineuse. L’infiltration n’a pas de résultat immédiatement. Après 3 – 4 jours où les douleurs augmentent d’intensité du fait de l’injection du produit dans une gaine déjà sous tension, l’effet de l’infiltration apparaît au bout de 15 jours à 3 semaines. Il faut donc être patient avant de conclure à l’efficacité ou non de l’infiltration. En cas d’échec de l’infiltration, il faudra alors s’orienter vers la chirurgie.
- Dans les formes les plus sévères ou en cas de blocage permanent, la chirurgie est indiquée. Il s’agit d’une intervention chirurgicale simple et rapide. L’opération est réalisée sous anesthésie locorégionale en chirurgie ambulatoire.
- Le chirurgien pratique une courte incision transverse ou oblique dans la paume de la main à la base du doigt. Il écarte ensuite les nerfs et les artères collatéraux pour atteindre la gaine digitale. Le but de l’opération est de lever le blocage mécanique du tendon sous la poulie A1. Il incise longitudinalement la poulie A1 sur toute sa hauteur puis libère les tendons. Il pratique enfin une ténosynovectomie (exérèse de la gaine inflammatoire) et peut également retirer un kyste synovial.
Après s’être assuré du bon coulissement des tendons et de l’absence de ressaut, il réalise un lavage puis suture la peau.
- Un gros pansement est réalisé puis le patient est autorisé à mobiliser le doigt opéré immédiatement après l’opération. Il faut néanmoins ne pas forcer pendant les 15 jours qui suivent l’opération. Pour les travaux manuels lourds, il faut attendre 1 à 2 mois avant de pouvoir travailler à nouveau.
- Il est essentiel de faire quelques exercices d’auto-rééducation que le chirurgien vous expliquera après l’opération. Il faut notamment faire des exercices d’étirement du doigt en extension afin d’éviter une raideur en flexion qui s’installe dans les semaines suivant l’intervention.
- La cicatrice initialement propre et discrète devient progressivement rouge et dure. Il s’agit d’une réaction normale de cicatrisation et d’inflammation. La peau retrouve un aspect normal en 2 à 3 mois. Des bains d’eau tiède et des massages de la cicatrice permettent de soulager cet inconfort et d’accélérer la récupération.
- En cas de raideur importante, des soins de kinésithérapie peuvent être prescrits. Habituellement, une simple auto-rééducation suffit.
- La récidive est exceptionnelle mais peut se voir chez les patients souffrant d’hypertrophie tendineuse. Ce terme désigne une augmentation de volume très importante du tendon qui peut atteindre 2 à 3 fois son diamètre normal.
- Après l’opération sur un doigt, d’autres doigts peuvent devenir « soutien » sur la même main ou sur l’autre main. La même procédure est alors souvent nécessaire.